Après une saison 2010 de tous les records, le spécialiste
de ski-alpinisme a
décidé de stopper sa carrière sportive de haut niveau. Il
s'attaque à un autre
défi, une formation dans le social.
Florent Troillet tourne la page du sport de haut niveau. Avec en poche l'un des
plus beaux palmarès du ski-alpinisme mondial, le Bagnard a décidé de mettre
un terme à sa carrière
d'élite. En pleine gloire, c'est-à-dire après avoir remporté des titres à la pelle,
atteint tous ses objectifs
et tutoyé les sommets. A 29 ans, l'heure était venue pour lui de «passer à
autre chose». De
redescendre quelque peu sur terre, loin des émotions intenses, mais
surtout des sacrifices et
privations qui font partie du sport d'élite.
Champion du monde 2010, double vainqueur de la Patrouille des glaciers
et de la Pierra Menta,
Florent Troillet a décidé de changer de cap, de prendre une nouvelle
direction personnelle. Dans
sa vie, ses envies, ses objectifs. Place désormais à une formation
dans le social. Le
Bas-Valaisan quitte les gardes-frontières et s'attaque à un nouveau
défi de taille: les études.
Rencontre à un carrefour-clé de son existence.
Florent Troillet, pourquoi arrêtez-vous le sport de haut niveau?
J'ai atteint tous mes objectifs, vécu tous les rêves qu'il était possible
de vivre dans le
ski-alpinisme. Gagner la Patrouille des glaciers, en plus avec un nouveau
record à la clé,
remporter le classement général de la coupe du monde, être sacré
champion du monde,
tout cela je l'ai fait et j'en suis très heureux. Mais quand on a
pratiquement tout gagné,
la motivation n'est plus la même. On peut bien réaliser des doublés,
des triplés, mais honnêtement,
je pense avoir fait le tour de la question. Il était temps pour moi de
passer à autre chose, quelque
chose de nouveau. Aussi, le sportif de haut niveau est surtout
admiré pour ses résultats, moins
en tant que personne à part entière. J'avais envie de redevenir
quelqu'un de plus... «normal» (rires).
Vous arrêtez au sommet de votre carrière, après une année
2010 de tous les superlatifs.
Oui, j'ai connu une saison exceptionnelle, j'étais vraiment
en grande forme. Mais dans la vie,
il faut savoir avancer. A 29 ans, c'était le bon moment de
stopper et de prendre une nouvelle
direction.
Peut-on parler de lassitude, après avoir gagné tant et tant
d'épreuves?
Non, ma passion du sport est intacte. Je n'avais pas marre
de la compétition. Je veux simplement
me donner à fond dans un autre domaine. Sans compter
que concilier sport d'élite et études
n'était pas possible. Maintenant, il est vrai que si je n'avais
pas atteint tous mes objectifs, je
continuerais.
On imagine que la décision d'arrêter ne fut pas facile à prendre?
J'ai beaucoup réfléchi, c'est vrai. Tout l'été. Je n'ai pas pris cette
décision sur un coup de tête.
Depuis que j'ai commencé ma carrière sportive, je me demandais
quand j'allais arrêter. Pouvoir
le faire quand on est au sommet, c'est génial. Il y a également
eu un déclic quand je suis
devenu champion du monde cet hiver. J'étais vraiment comblé
par cette victoire qui m'avait
échappé en 2008. Là, je me suis dit que la boucle était bouclée.
Comment votre entourage et plus particulièrement votre soeur
Marie, également sportive de
haut niveau, ont-ils réagi?
J'ai de la chance, tout le monde a parfaitement compris mon choix
et m'a encouragé dans
ma nouvelle orientation. Comme les autres, ma soeur m'a soutenu,
même si, elle, va
poursuivre sa carrière. Au niveau professionnel, les gardes-frontières
ont également bien
pris la nouvelle. J'ai donné mon congé et arrêterai en novembre.
Que retient-on de quinze ans de ski-alpinisme?
Enormément de moments, d'émotions. Il y a les victoires, bien sûr.
Le titre de champion du
monde individuel restera à jamais gravé dans ma mémoire. Tout
comme
mon premier succès
sur une grande course, en 2007 à la Mezzalama, ou également
les deux PDG, en 2008 et 2010.
Mais les remises en question, les pépins de santé font aussi partie
de la panoplie du sportif.
Je me souviens par exemple de cette blessure lors des championnats
du monde espoirs. Après
une heure et demie de course, alors que j'étais en tête, je me suis
sectionné le tendon de la
main avec un ski. Ça ne s'oublie pas. Malgré tout, j'ai eu beaucoup
de chance avec les blessures.
Celles-ci ne m'ont pas véritablement freiné dans mon parcours. Je
retiens également les grands
moments que j'ai pu vivre avec mon fan's club, des liens que j'ai pu tisser.
Le sport fera toujours partie de votre vie?
Bien sûr, il m'a tellement apporté. D'ailleurs, je compte bien participer
à de nouvelles courses,
mais avant tout pour le plaisir. On risque bien de me revoir sur la PDG
ou même à Sierre-Zinal.
Mais là, j'aurai moins d'entraînement dans les jambes (rires).
Auteur: JEREMIE MAYORAZ
le Nouvelliste (Suisse)
2 comentaris:
Quin cap més ben ficat. D'altres campions no van saber parar a temps.
Indurain, Amstrong, Shumacher i Jordan per exemple
Home és una decisió molt personal, els que no som campions de res no ho deixarem mai...però clar entenc que els de veritat ho vulguin deixar a dalt de tot. Llàstima perqué és un xaval que em cau molt bé.
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